Intersectionnalité et inclusivité

« Il n’y a pas de lutte à enjeu unique puisque nous ne vivons pas des vies à enjeu unique. » – Audre Lorde

Qu’est-ce que l’intersectionnalité?

L’intersectionnalité est un cadre d’analyse qui reconnaît que les multiples facettes de l’identité (comme la race, la caste, le genre) affectent nos vies et nos expériences en plus de constituer et complexifier les oppressions et formes de marginalisation.

Prenons un exemple concret pour mieux comprendre l’intersectionnalité : entre 25% et 50% des femmes subissent de la violence basée sur le genre au cours de leur vie. Mais ce pourcentage général ne montre pas comment les oppressions multiples affectent cette violence. Les femmes racisées sont plus susceptibles de vivre ces violences basées sur le genre que les femmes blanches. Le privilège de classe permet également à certaines femmes de vivre moins de ces violences. Les femmes bisexuelles sont beaucoup plus susceptibles de vivre des violences sexuelles que les autres femmes. Les personnes trans sont beaucoup plus sujettes à subir des violences haineuses que les personnes cis. Bref, toutes les femmes sont à risque de subir des violences genrées, mais certaines le sont beaucoup plus.

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Comment appliquer l’intersectionnalité dans nos espaces de discussion?

Lorsque nous avons des privilèges (blanc, hétéro, cis, sans handicap), nous pouvons avoir de la difficulté à bien inclure des groupes opprimés dans notre féminisme. C’est pourquoi c’est important de travailler à créer des espaces inclusifs et respectueux, où les expériences de toutes les femmes sont reconnues et comprises. Voici 5 conseils à garder en tête lorsqu’on veut créer des discussions intersectionnelles et inclusives.

  1. Introspection et reconnaître ses privilèges: Examiner nos privilèges est un travail difficile mais crucial dans le féminisme intersectionnel. C’est important de se regarder soi-même et de prendre le temps d’apprendre sur les enjeux et identités qui ne nous affectent pas personnellement. Être privilégié·e ne veut pas nécessairement dire que notre existence opprime une autre communauté, mais ça veut dire qu’il y certaines expériences que nous n’avons pas à subir à cause de notre identité.
  2. Décentrer notre perspective: C’est important de comprendre que le féminisme est plus qu’une lutte pour mettre fin au sexisme : c’est une lutte pour mettre fin aux systèmes d’oppression qui s’entrecroisent et affectent les femmes de différentes manières. Nos privilèges nous permettent de prendre certaines choses pour acquis. Les personnes valides ou sans handicap ne remarquent pas toujours le capacitisme et c’est la même chose avec les personnes blanches et le racisme. Il faut faire un effort conscient et éviter de centrer notre féminisme sur nous-même ou sur les personnes privilégiées.
  3. Être à l’écoute: Lorsque par rapport à des enjeux féministes nous sommes en situation de privilège, c’est crucial d’écouter les expériences des femmes directement concernées par ces enjeux. Notre féminisme n’est pas cohérent si nous ne sommes pas en position d’écoute face aux différentes expériences d’oppression des femmes. Donc, si vous êtes une féministe blanche, assurez-vous de ne pas étouffer les paroles des personnes racisées.
  4. Faire attention aux mots qu’on utilise: En tant que féministe non-musulman·e, évitez de dire des choses comme « Ça doit être chaud au soleil avec un voile ». Lorsqu’on suppose que toutes les femmes ont un vagin, en disant #PussyPower par exemple, on exclue les femmes trans de la conversation. Ce sont deux exemples des multiples manières par lesquels nos choix de mots peuvent stigmatiser des femmes. C’est toujours bien de se regarder et d’être attentive·if·s à nos façons de parler des femmes qui ne nous ressemblent pas ou qui ont des vies bien différentes de la nôtre.
  5. Être prêt·e à faire des erreurs et à les réparer: Adopter une approche intersectionnelle n’est pas une démarche facile. Parfois, malgré nos efforts sincères d’inclusivité, il nous arrive de nous tromper et d’être dénoncé·e·s (called out) pour nos erreurs. Lorsqu’on reçoit un call out pour nos erreurs, il faut éviter d’être sur la défensive. Plutôt, il faut reconnaître que ça ne définit pas notre valeur en tant que personne, s’excuser puis modifier notre comportement pour ne pas répéter la même erreur.
  6. Reconnaître les savoirs de chaque personne: En reconnaissant que chaque personne a quelque chose à apporter aux discussions, ça permet au groupe de se rapprocher. Ça remet aussi en question l’idée que certaines personnes en savent plus que les autres. En réalité chaque personne en connaît un peu plus que d’autres sur certaines choses. Quand on apprend les un·e·s des autres (c’est ainsi que les activités de nos modules ont été conçues), l’expérience est plus enrichissante pour tout le monde.

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