Aménagement d’un espace d’échange sain

Les discussions sur les violences basées sur le genre peuvent provoquer des réactions différentes selon l’expérience personnelle et les privilèges des participant·e·s. Voici quelques conseils à avoir en tête lorsqu’on discute de ces enjeux sensibles.

1. Les participant·e·s n’ont pas tous·tes les mêmes privilèges

Bien que les modules de ce programme offrent plusieurs activités et ressources, n’oubliez pas que, pour plusieurs, ces discussions ne sont pas que des exercices intellectuels ou théoriques. Les personnes vivant de la discrimination ou qui ont vécu des violences vivent possiblement avec des marques psychologiques.

2. L’importance des avertissements de contenu (Trigger Warnings)

Les avertissements de contenu ou Trigger Warnings (TW) permettent aux personnes vivant des discriminations et violences de mieux se préparer à la discussion et de gérer leurs réactions potentielles. Pour qu’un avertissement de contenu soit efficace, il doit être spécifique, sinon il pourrait référer aux troubles alimentaires comme à l’intimidation. C’est pourquoi on fait nos avertissements en spécifiant les sujets possiblement (re)traumatisants. Par exemple, avant d’entamer une discussion sur la violence conjugale, on devrait dire quelque chose comme : « Je dois vous avertir que dans la discussion qui va suivre, on va aborder le viol, l’abus et les violences conjugales. Si la discussion déclenche chez vous des traumatismes, sachez qu’il y a des ressources pour vous soutenir. » Cela aide les personnes qui ont besoin de ces avertissements à se préparer mentalement aux discussions. Pour les autres, ça permet de les sensibiliser au fait que ces discussions peuvent être difficiles pour plusieurs personnes.

3. Ne forcez personne à partager leur expérience

Forcer une personne à parler d’un événement sensible ou traumatisant, c’est forcer la personne à revivre ce moment et toutes les émotions négatives qui viennent avec. Tout le monde n’est pas prêt·e à partager ces expériences difficiles. Laissez plutôt les personnes s’ouvrir elles-mêmes, en leur donnant du temps et de l’espace pour explorer leurs traumatismes.

Comment soutenir une personne vivant un déclencheur

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Parfois, même lorsqu’on prend les meilleures précautions possibles, des personnes peuvent vivre des déclencheurs, qui sont spécifiques aux individus. Voici comment on peut soutenir une personne revivant un traumatisme déclenché par une discussion.

1. Reconnaître

Reconnaissez que votre activité et son contenu pouvaient être blessants pour la personne.

2. S’excuser

Excusez-vous pour vos propos ayant blessé la personne. Lorsqu’on présente des excuses, c’est important de se rappeler que ce n’est pas à propos de nous. Évitez de vous justifier ou de défendre vos paroles ou actions. Soyez sincères dans vos excuses : ce n’est pas personnel.

3. Avoir de l’empathie

Ayez de l’empathie en essayant de comprendre pourquoi la personne a été blessée. Soyez activement à l’écoute de cette personne.

4. Rectifier le tir

Poursuivez la discussion en évitant de reproduire le déclencheur. Rappelez-vous qu’une personne vivant un déclencheur peut perdre temporairement sa concentration, même si elle tente de rester concentrée. Laissez les personnes quitter l’espace de discussion si cela les rend inconfortables. Assurez-vous que ces personnes puissent avoir du soutien. Il est suggéré d’avoir un·e professionnel·le de la santé mentale disponible pendant vos événements.

Si un·e professionnel·le n’est pas présent·e pour vos activités, voici quelques ressources pour vous aider à soutenir une personne vivant un déclencheur :

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